Marianne Vinégla Camara
Artiste-Autrice arborescente
DESÊTRESHUMAINS
Projet en cours
Dans la prolongation de mon premier ouvrage, "Il(s)", arrive ce recueil de textes, dessins, peintures et autre broderies, sculptures et modelages...
Notre Monde est cruel, vous n'avez pas besoin de moi pour le savoir.
Je veux rendre hommage à ces êtres qui cherchent refuge et qui nous font confiance alors que nous les trahissons.
Je veux rendre hommage à ces êtres qui cherchent refuge, apaisement et qui se retrouve face à la haine, à la maladie, à l'indifférence, à la mort et à l'oubli.
Voici d'ores et déjà quelques extraits...
Une partie des oeuvres créées pour ce projet sont visibles à mon atelier du 59 Rivlo Paris 1er.
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Parce que nous sommes,
regardons-nous !
Nous sommes les enfants des prédateurs à qui nous donnons vie.
Milliers de spirales infernales
aux flux du sang
des plaies
des viols
des larmes et des silences.
Nous sommes les porteurs du flambeau de la haine.
Nous sommes les prédateurs sanguinaires,
anthropophages à l'appétit gargantuesque!
Depuis la nuits des temps
les ancêtres des ancêtres de nos ancêtres
ont creusé les fondations
pour y vomir leur haine,
afin que poussent les raisons innommables
de la fertilité de nos actes nauséabonds et meurtriers.
Nous sommes le Monde,
pendus au mamelles de notre Terre Mère
qui nous a tant aimé depuis notre genèse...
Nous sommes le Monde,
pendus au mamelles de notre Terre Mère,
mamelles dont nous tétons le sang,
à force d'engloutir ses chairs,
broyées par nos bottes et nos armes
que même les pleurs de nos enfants ne pourront engloutir !
N'avez-vous donc pas peur que le sel des larmes séchées de nos sœurs et frères assassinés nous brûle le cœur ??
N'avez-vous donc pas peur que le souffle glacial de l'enfant mort ne nous étouffe ??
N'avez-vous donc pas peur
que le regard éteint à l'agonie de nos filles nous crève les yeux ??
N'avez-vous donc pas peur
que le tambour du cœur de nos fils ne nous broie sous les salves de toutes leurs douleurs ??
N'avez-vous donc pas peur ??...
Si il n'y a rien à voir à travers la vitre,
pourrons-nous au moins affronter les miroirs,
le jour où les anges ensanglantés viendront nous demander pourquoi nous ignorons leurs plaies à en perdre la vue !
.../...
Là où l’écume est noire,
l’humanité n’existe pas.
Là où l’écume est noire,
seules les âmes perdues se reconnaissent.
Là où l’écume est noire,
la gloire,
revient au mépris et à l’indifférence,
la mort,
aux êtres invisibles,
hurlants du cri le plus cinglant de silence.
Ce cri,
que nous ne savons transmettre.
Ce cri,
dégoulinant de mort,
de sang,
de désespoir,
de plaies et de séparation.
Là où l’écume est noire,
les enfants meurent autant qu’ils le peuvent,
les amants se défont, dans le chaos et pour le pire.
Là où l’écume est noire,
les mères protectrices aux seins asséchés,
les pères dépouillés de leurs armures les plus puissantes,
n’ont plus que leur amour pour pleurer.
Là où l’écume est noire
le monde tourne et tourne
et tourne,
encore,
inlassablement .
Là où l’écume est noire,
le soleil brillera toujours
Et les vagues continueront,
irrémédiablement,
de venir,
avec grâce,
s’épancher sur le sable doré.
Là où l’écume est noire,
la Lune,
offrira toujours à l’opprimé
tout comme à l’oppresseur,
ses rayons argentés.
Là où l’écume est noire,
les ciels bleus
seront autant de belles promesses
que d’immenses suaires.
Là où l’écume est noire,
le chant des goélands
sera toujours aussi rieur.
Là où l’écume est noire,
la nuit,
se demande pourquoi
les reflets qu’elle produit,
ont l’éclat du plus beau des rubis.
Elle ignore,
qu’ils sont le fruit du sang répandu,
au creux du silence des enfants engloutis.
Elle ignore,
que ces reflets carmins
sont les plaies de leurs mères et pères,
sacrifiés,
dans l’ignominie de cette indifférence.
Esprits perdus,
en mal de sépulture,
errants,
sur les plages silencieuses, là où l’écume est noire.
Alors
le ciel devient le suaire immense,
recouvrant cette trame,
toile dernière,
Le ciel est ton suaire.
La sépulture est bien trop profonde afin que tu t’élèves,
tu n’as même pas le droit
de t’en aller en paix,
ce que tu as fuit
est ce qui te tue,
l’absurdité des hommes
l’égoïsme sans limite
tout comme la mort,
l’absurdité des hommes
se délecte et choisit.
Et la lune éclairera toujours
de ses rayons argentés,
les vagues lourdes et majestueuses
venues s’écraser sur le sable
là,
où l’écume est noire
et le sable ensanglanté.